Homme[Janvier 2016]

Le journal du grand Maître de thé
par KOBORI Sojitsu,
treizième grand Maître de l’Ecole Enshu Sado

Homme[Janvier 2016]

Je vous présente tous mes vœux de bonheur et de prospérité pour l’année qui commence.

L’année 2016 a commencé. J’appelle de mes vœux que le Japon et le monde entier puissent être en paix.

J’ai regardé quelques émissions de télévision et articles de presse qui rappelaient les événements majeurs de l’année écoulée. Cela m’a conduit à penser que celle-ci n’avait pas de caractéristique marquante. Je suis pratiquement sûr que les expressions sélectionnées au titre du « prix des mots à la mode 2015» ne resteront pas dans ma mémoire, ce qui est paradoxalement la caractéristique de l’année passée, peut-on dire. Et, il est très dommage que les fâcheuses affaires liées à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques aient jeté un froid dans l’enthousiasme de nos compatriotes qui plaçaient leurs espoirs dans celle-ci.

Quand on se tourne vers l’extérieur du Japon, nous constatons que les relations entre différents pays étaient extrêmement complexes, voire enchevêtrées et qu’une multitude de problèmes internationaux donnaient lieu tantôt à des conflits, tantôt à des alliances. Et le phénomène le plus effrayant est évidemment la série d’actes terroristes produits un peu partout dans le monde. Le moins qu’on puisse espérer est que diminuent les attentats de ce genre.

Le thème de poème choisi par l’Empereur pour cette année est l’ « homme ». Dans un sens, c’est une thématique capitale pour l’art de thé, car celui-ci ne pourrait fonctionner si la relation « hôte et invité » n’existait pas. Sans hommes, pas d’art de thé, donc. C’est parce que nous avons affaire à des hommes que se forme l’esprit de prévenance et d’hospitalité.

Certes, certains outils comme l’ordinateur et le smartphone sont devenus indispensables pour notre vie quotidienne, mais la force de l’homme reste primordiale. Il nous est nécessaire sans cesse de nous remettre en question et de prodiguer de la prévenance envers autrui.

Un beau jour de printemps, le père fondateur Enshû écrit : « Je n’ai jamais vécu un printemps aussi merveilleux que celui-ci. »

Eh bien, souhaitons que le printemps qui arrive soit ainsi.