Le journal du grand Maître de thé
par KOBORI Sojitsu,
treizième grand Maître de l’Ecole Enshu Sado
A l’occasion de la fin d’année[Décembre 2014]
Enfin, l’année va se terminer. Le mois de décembre est la période où l’on fait le bilan de son action annuelle en se demandant s’il n’y pas de qoui reprocher à soi-même ou l’on est safisfait de ses activités. Et sur la base de cette réflexion, on se projette dans l’année qui vient.
En ce qui me concerne, le moment fort de cette année était avant tout le tournage du film « Mon père est un maître de thé ». Celui-ci a été mis en circulation en début d’année et je suis très heureux qu’il soit encore projeté à la fin de novembre où j’écris cet article.
Ce n’est pas pour me vanter de ce succès, mais je suis sûr que ce film a contribué au renforcement de la connaissance de l’univers du thé et suscité de la sympathie pour ce dernier. Je pense qu’il a fourni matière à réflexion sur la question de savoir comment nous devons transmettre nos traditions culturelles à la génération future et maintenir nos liens familiaux. Par ce film, je voulais également appeler de mes voeux que nos compatriotes prennent conscience du fait que notre quotidient est assuré par une nature très riche et l’alternance des saisons.
Comme je le dis souvent, l’humanité ne doit pas se poser en créature supérieure à la nature et se comporter humblement avec celle-ci. L’année qui s’écoule était émaillée de catastrophes naturelles qui ont causé beaucoup de victimes. C’est extrêmement désolant et l’on ne peut que souhaiter que ce genre de chose ne se reproduise pas. Cela dit, nous avons une auto-critique à faire sur notre propre orgueil. Je pense qu’il faudra lancer un débat national sur la politique énergétique à long terme, y compris la question du nucléaire civil, dans la perspective de l’avenir de l’humanité.
A part le tournage du film précité et les différentes cérémonies du thé que j’ai présidées, l’année 2014 était pleine d’activiés diverses telles que le design du « Teddy Bear Thé » et la collaboration avec des meubles nordiques. En dehors du l’art de thé, je suis profane et chaque fois qu’un nouveau projet de collaboration se présente, je me mets à étudier la matière en tant que débutant. C’est une occasion très bénéfique qui me permet de savoir qu’il y a encore beaucoup de choses que j’ignore et qui m’incite à redevenir modeste. L’année prochaine encore, j’entends découvrir des choses nouvelles.
Enfin, la dernière évoquation de l’art cinématographique pour cette année. Le cinéaste que j’aime le plus est Alfred Hitchcock. J’ai vu tous ses films, ceux qu’il réalisa en Engleterre au début de sa carrière et ceux qu’il produisit à Hollywood aux Etats-Unis et qui ont remporté des succès fous. J’aime entre autres « Rebecca », « Suspicion », « Strangers on a Train », « Shadow of a Doubt » et « Vertigo ». Je les ai vus plusieurs fois. Parmi ses réalisations que beaucoup de ‘Hitchcockiens’ considèrent comme des oeuvres sans valeur, il y en a que j’aime. Sans entrer dans le détail -j’aurai l’occasion de le faire prochainement-, je dirai que ces films sont intéressants du point de vue de l’art de thé. Ceci est tout-à-fait mon opion personnelle. Mais je puis dire que, partout, il y a des choses à apprendre.