Le journal du grand Maître de thé
par KOBORI Sojitsu,
treizième grand Maître de l’Ecole Enshu Sado
A propos du « Teddy Bear Thé »[d’octobre 2014]
La longue période caniculaire semble enfin terminée. En effet, depuis la fin du mois d’août, nous avons le sentiment que l’automne est enfin arrivé, observant la fraîcheur le matin et le soir. Et nous sommes déjà au mois d’octobre. Vraiment, le temps passe vite.
Cet été, l’archipel japonais a connu, en plus de la chaleur caniculaire, des sinistres causés par de grosses pluies. Comme les endroits sinistrés étaient très limités en terme de surface, il était difficile d’en prévenir les habitants avec des pronostics précis. Je présente mes sincères condoléances aux familles des victimes
Je voudrais évoquer le « Teddy Bear Thé » dont j’ai brièvement parlé au mois dernier. Le « Teddy Bear » est un produit lancé par Steiff, société allemande dont la création remonte en 1880.
La fondatrice de cette société fut Margarete Steiff qui vivait dans un fautueil roulant et qui fournissait beaucoup d’opportunités de travail aux handicapés. Elle fabriquait des peluches pour donner des rêves aux enfants. C’est quelqu’un qui fonda une entreprise singulière pour son époque qui se caractérisait par sa contribution à la société allemande. Une descendante de Margarete Steiff, Clear Steiff (phonétique) est venue au Japon et nous avons organisé ensemble une conférence de presse au centre d’entraînement de notre école.
Dans la réalisation du projet « Teddy Bear Thé » en collaboration avec l’entreprise allemande, je me suis fixé pour objectif d’exprimer l’ « esprit et la forme de l’hospitalité » qui est le mot clée des Jeux olympiques de Tokyo de 2020.
Le premier souci était de savoir si on ferait un peluche masculin ou féminin. C’était un choix crucial en soi, mais également pour l’habit qu’il porterait. Après mûre réflexion, j’ai décidé de faire une fille qui poserait debout et qui rappellerait une poupée japonaise afin qu’elle se démarquât des autres peluches Teddy Bear. Comme habit, j’ai fait un kimono dont les manches ont un motif à ronds chevauchant à un quart. Ce motif représente la force des liens qui unissent les gens pour éternité. Lorsque j’ai vu un « Teddy Bear Thé » muni d’un fukusa et portant scrupuleusement un bol à thé à la main, je l’ai trouvé vraiment mignon. J’ai eu le sentiment que tous les efforts déployés par les deux parties pendant un an depuis le lancement du projet ont été compensés.
Je me permettrai de parler cinéma encore. Dans le numéro de juin de ce journal, j’ai fait une erreur de mémoire, -je m’en suis aperçu tout récemment-, en ce qui concerne le premier film que j’avais vu avec mon père. C’est que le premier film ‘étranger’ que j’ai vu était effectivement « The Way West », mais ce n’était pas le ‘premier film’.
Alors, lequel ? C’était la série « Godzilla », genre très singulier dans le cinéma japonais. Le premier film de cette série, dont le rôle principal est joué par un animal imaginaire terrifiant, date d’il y a 60 ans.
Le premier film de cette série que j’ai vu était soit « King Kong VS Godzilla » (1962), soit « Mosla VS Godzilla ». J’avais soit 6 ans, soit 8 ans. En tout cas, comme tous les enfants de l’époque, j’ai été fasciné par cet animal. Si l’occasion se présente, j’en parlerai.