Les Jeux olympiques

Le journal du grand Maître de thé
par KOBORI Sojitsu,
treizième grand Maître de l’Ecole Enshu Sado

Les Jeux olympiques


Cet été encore, nous sommes frappés de plein fouet par des catastrophes naturelles telles que des inondations et orages. J’ai écrit, dans une de ces colonnes, que je n’aimais pas l’expression « orage guérilla ». Quelle que soit la pertinence ou l’impertinence de cette expression, je présente mes sentiments de compassion aux victimes des sinistres.

Dans la dernière colonne de cette revue, j’ai évoqué l’épisode concernant le chant à l’unisson de l’hymne national à la fin du tournoi de Sumo. J’ai pensé qu’il était important que le peuple japonais, déplorant la situation dans laquelle il se trouve et la position qu’il occupe dans le monde, trouve l’occasion de s’unir.

Le plus grand moyen pour les Japonais de s’unir est le sport. Au moment où je rédige ce texte, se déroulent les Jeux olympiques de Londres. Comme ceux-ci ne font que débuter, je n’ai pas pour l’instant de remarques particulières à formuler, mais mon attention se tourne, en ce qui concerne les sportifs japonais, vers les footballs féminin et masculin, la gymnase, la natation et la lutte.

Evidemment, un match donne un vainqueur et un vaincu. Mais nous soutenons nos athlètes en souhaitant que ces derniers aient des médailles. Et la couleur des médailles que nous souhaitons voir nos participants aux Jeux obtenir est fonction de la qualité de ceux-ci. Souvent, nos encouragements deviennent une source de stress pour nos sportifs en les pressant d’arracher des médailles. Je pense que, parfois, les supporteurs doivent se retenir.

Je m’intéresse bien sûr aux résultats des rencontres, mais ce qui retient le plus mon attention est le commentaire formulé par chaque athlète à l’issue du match. Le succès et l’insuccès sont le lot de chaque défi, le vainqueur exprimant sa joie et le vaincu sa déconvenue. Chaque mot prononcé est diffusé en direct au Japon et à travers le monde. Le fait que le sportif soit interviewé juste après l’épreuve me semble quelque peu cruel, l’esprit de celui-ci étant encore instable. Cela est d’autant plus cruel que, retransmis en directe, ses mots sont incorrigibles.

Mais très souvent, les athlètes de premier plan formulent des commentaires qui font notre admiration, quelque soit le résultat de l’épreuve. Je rends hommage à ceux qui affrontent les J.O. en tant que représentants de leurs pays respectifs après avoir enduré tant d’épreuves quotidiennes difficiles pour un combat qui finit en un clin d’oeil.

On connaîtra les résultats au fur et à mesure. Je ne fais que souhaiter voir le visage de nos sportfis s’épanouir en un large sourir.