Une fleur rose de prunier le jour de neige[avril 2014]

Le journal du grand Maître de thé
par KOBORI Sojitsu,
treizième grand Maître de l’Ecole Enshu Sado

Une fleur rose de prunier le jour de neige[avril 2014]

Comme vous devez le savoir, la représentation en exclusivité du filme « Mon père est un maître de thé » a commencé le 25 janvier dernier à Tokyo et Osaka.

Le premier jour de la réprésentation, je n’ai pas pu visiter le « Théâtre Shinjuku », la seule salle de cinéma où on peut voir ce film à Tokyo, car je devais donner la remière cérémonie du thé à Fukuoka. Ce jour, ma fille aînée Yuko a fait un discours de remerciements sur la scène. Heureusement, la salle était pleine à craquer à tel point qu’un bon nombre de spectateurs voyaient debout.

Lorsque j’ai appris cette nouvelle juste après la première séance de thé, j’ai commencé à être ému jusqu’aux larmes. C’est un sentiment de gratitude que j’ai eu à ce moment.

Il paraît que le premier jour de représentation, à chaque séance, le film a fait salle comble. Depuis, la représentation marche bien, enregistrant un succès brillant rarement connu ces derniers temps pour une selle de cinéma de taille modeste, ce dont je me réjouis.

Une semaine plus tard, le 1er février, je devais faire un discours de remerciements sur la scène. J’étais un peu inquiet pour le nombre de spectateurs en raison du fait qu’une semaine s’était déjà passée et que la première séance était avancée, mais mon souci s’est avéré inutile.

Même avant l’ouverture de la salle, à partir de 8 h.30, une longue queue se formait. J’étais à la fois heureux et confus. Afin d’éviter tout trouble, je me suis retenu d’entrer dans la salle avant le commencement de la séance.

Le lendemain, le 2 février, le jour de représentation à Osaka, on se trouvait dans une situation similaire. On a dû demander de repartir à ceux qui n’entraient pas dans le quota des places debout fixé d’avance. Pour moi, cette situation relevait presque d’un rêve. D’un autre côté, j’ai pu constater, une fois de plus, à travers cet épisode, l’énorme potentiel dont est doté l’art de thé.

Parmi les spectateurs, je voyais des praticiens de la cérémonie du thé appartenant à d’autres écoles de thé, des non initiés et un nombre important de jeunes. Ce spectacle m’a conforté dans l’idée que le meilleur du Japon à délivrer à l’extérieur est la culture japonaise.

C’est un filme pour la réalisation duquel on a mis trois ans et j’adresse mes remerciements à tous ceux qui se donnent la peine d’aller le voir.